Quand le soccer fait boum !

imagesCAPQKZX3Parent pauvre du sport américain depuis toujours, le soccer gagne en crédibilité et en notoriété depuis plusieurs années, notamment en raison de la progression de son Championnat professionnel, la Major League Soccer. Plongée au coeur de l’autre foot US.

Et si finalement le soccer avait fini par trouver sa place aux Etats-Unis… Sport déjà pratiqué majoritairement chez les jeunes et les femmes depuis des années de l’autre côté de l’Atlantique, il s’est aussi fait doucement une place chez les hommes avec le temps, au sein d’une certaine élite. Presque vingt ans après sa création, le Championnat national a bien évolué depuis son lancement dans le quasi anonymat en 1993. A en croire différents acteurs interrogés, la Major League Soccer (MLS) «s’améliore d’année en année», dixit GianFranco Panizo, journaliste-reporter sur le site officiel de la ligue, en charge de la couverture médiatique des New York Red Bulls, le club de Thierry Henry. Mais autant d’un point de vue purement sportif qu’en termes d’image, en comparaison avec les autres géants du sport américain, que vaut-elle vraiment aujourd’hui ?

En 2009, au sortir de son expérience aux New York MetroStars (2005-2006), le précurseur Youri Djorkaeff évaluait son niveau «entre le haut du tableau de Ligue 2 et le bas du tableau de Ligue 1». Trois ans plus tard, le constat est bien différent : «Des équipes comme Los Angeles, Seattle, Salt Lake City, New York et même nous pouvons rivaliser avec des équipes européennes, estime Aurélien Collin (26 ans), défenseur français expatrié à Kansas City, où son Sporting a terminé premier de la phase régulière. C’est très physique, ça court énormément, cela ressemble beaucoup à l’Ecosse», que ce solide gaillard, élu dan sle Onze ALL-STAR de la saison, a connue plus jeune dans sa carrière de grand voyageur. «C’est brouillon aussi», ajoute-t-il, car on ne peut pas non plus rattraper tout son retard en si peu de temps. «De toute évidence, le soccer a encore du chemin à faire avant de pouvoir faire son trou aux États-Unis», analyse Panizo. Il n’empêche que le petit dernier des sports à la mode aux USA est quand même sur la bonne voie.

«Avec tout ce qui gravite autour de la MLS, avec tout ce que les médias font ici pour qu’elle soit connue, je pense que d’ici quelques années, ce sera énorme», annonce Eric Hassli (31 ans), attaquant du Toronto FC, auteur depuis son arrivée en 2011 de plusieurs but extraordinaire. Pour cet ancien du FC Metz, passé ensuite par la Suisse, il ne fait aucun doute que l’enthousiasme va aller en grandissant. «Les gens deviennent accros parce que dans le foot US par exemple, il y a beaucoup de temps morts. Cela se joue par période et les actions durent 3 ou 4 secondes, explique ce nouveau mordu de sports US. Le baseball, c’est assez lent, assez statique, ajoute-t-il. Dans le football, il se passe toujours quelque chose et les gens aiment ça». Ils raffolent aussi du show permanent organisé en marge des matches. «L’hymne américain, les avions, les feux d’artifices», Collin n’y est pas insensible non plus. «C’est un autre monde», résume l’ex-joueur de Sedan et Amiens.

«En deux ans, j’ai vu tout évoluer, poursuit Collin. Les Américains savent super bien imiter. Ils recrutent de bons joueurs européens, de bons joueurs latino pour leur technique et cette Ligue progresse chaque jour, détaille-t-il. Ça va super vite. Ils s’inspirent de l’Europe et l’améliore». Résultat, les fans sont de plus en plus nombreux. L’engouement populaire est tel que les stades sont (presque) tous pleins à l’année. Le soccer fait de plus en plus recette, mais pas encore au point de faire de l’ombre à ses voisins. «De meilleurs joueurs étrangers vont bientôt venir pour des raisons financières et accroître la qualité de la Ligue», prévient Panizo. En attendant, d’autres à la recherche d’une «stabilité au niveau du professionnalisme et des installations» comme Collin et Hassli, vivent déjà leur «rêve américain».

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